mardi 4 janvier 2011

JANVIER (Dires sous zéro)




















Janvier s'invite
froid et sans allure
cruel et tempétueux
mais beau

Son regard bleu
s'est posé alentour
tous se terrent même le Soleil
dans le fond du ciel

Au feu froid de sa Forge
de son haleine coupante
il aiguise les lames de neige
si trempées que le pas porte

Ainsi va-t-il le mécréant
façonnant l'éphémère
aidé de Mercure le fluctuant
yoyo débile

C'est sans compter
sur l'autre Soleil, brûlant
déjà les poches
de Février...

2 commentaires:

Jacques Julien a dit...

Il est bien beau, le Janvier. Imposant de carrure, la poitrine bien cintrée d'une ceinture fléchée tissée aux doigts. Mon bon ami Nietzsche, jovial en diable, disait de lui: «de sa lance de flammes, il fracasse la glace de mon âme». Un vers me frappe l'oreille: «si trempées que le pas porte». Le pas de la porte, le seuil, occasion d'entrer sans encombre ou de s'enfarger dedans.
Franchissons-le donc.
Le poète, ici, se ménage un œil du côté de février en ses poches. Holà, l'artiste: ne pressons pas l'allure: il y a encore à jouir dans ces froidures.

Julien a dit...

Nietzsche aime bien les contrastes, on dirait bien. Cet Hiver en dents de scies en fournit un bon exemple...

Je suis amoureux de cette saison, mais aussi de la neige, de la belle Rêveuse. Suis donc en manque...

Mais il y a encore à jouir certes; l'Hiver s'est juste enfargé, espérons-le...